AU-DELA DE LA REPRESSION DE NOS EMOTIONS : LA MAGIE DE L’ECRITURE DE CATHARSIS – 2 

AU-DELA DE LA REPRESSION DE NOS EMOTIONS : LA MAGIE DE L’ECRITURE DE CATHARSIS – 2 

Il est fréquent de craindre d’être en contact avec son monde émotionnel, comme si nos affects avaient le pouvoir de nous nuire. Or le problème, ce n’est pas l’émotion, mais l’excès d’émotion : les émotions deviennent problématiques lorsqu’elles sont artificiellement amplifiées ou lorsqu’elles s’éternisent : un deuil qui ne se fait pas, la résolution d’un problème ancien qui tarde à venir et qui donne lieu à une intensité émotionnelle décalée dans le présent : l’élastique en analyse transactionnelle – « unfinished business » en anglais (Article à ce propos dans une revue de Gestalt thérapie : « The Zeigarnik Effect and the Concept of Unfinished Business in Gestalt Therapy », Elena Mazur).

Les théories de Damasio dans Descartes’ErrorL’erreur de Descartes – mettent en exergue le rôle de l’affect dans le processus de raisonnement et donc la nécessité d’éviter un double écueil : refouler ses émotions ou se laisser envahir par elles.

Ressentir ses émotions, puis les exprimer, selon ce qui est le mieux adapté à la situation : voilà la clef.

Accueillir nos émotions dans un premier temps : l’écriture de catharsis permet de dégager le trop-plein de sentiments – pour clarifier ce qui appartient au présent et ce qui demeure d’un passé parfois lointain… Si ensuite on doit parler à quelqu’un, on n’aura pas une décharge émotionnelle inappropriée, injuste pour notre auditoire… Cette pratique n’exclut pas d’autres moyens, bien au contraire : l’écoute de soi par l’intériorisation, la méditation ou la thérapie…

Lorsqu’elles sont réprimées, nos émotions continuent à vivre leur vie à l’intérieur de nous à notre insu (« Je ne suis pas triste, pas en colère, même pas peur ! » : des scenarii bien connus, que nous avons appris par cœur dès l’enfance et dont il est bien difficile de se dégager !)

« Les parents émotionnellement immatures redoutent les émotions véritables et fuient toute proximité affective. Ils se rabattent sur des mécanismes leur permettant de contrer la réalité au lieu de lui faire face. » (Se construire avec des parents immatures, Dr Lindsay Gibson, Editions Leduc, p. 17).

Là encore, l’écriture de catharsis peut être d’un grand secours ; car devant sa page, on n’a rien à cacher – ou moins à cacher, en tout cas : on n’a pas les mêmes réticences à dévoiler ce qu’on ressent vraiment lorsque le papier posé devant nous se trouve être notre seul témoin…