En temps de Covid : restrictions, nouvelles conditions de vie, moins d’échanges en présence. J’eus l’intuition que cette solitude extérieure avait un avantage, celui de pointer vers ma solitude intérieure. Mais qu’était cette sensation, que je nommais « SOLITUDE INTÉRIEURE » ?
Je choisis d’avoir recours à une méditation / visualisation. Je m’intériorise et entreprends un voyage symbolique. SOLITUDE INTÉRIEURE : Je redis ces mots, je les répète comme une interrogation, comme un mantra de recherche, portée par des courants descendants qui me déposent sur la surface plane d’un lac gelé. C’est une étendue lisse, solide, sur laquelle je décris des cercles concentriques. J’évolue avec aisance, comme animée par des patins à glace invisibles. Et puis cette surface se dissout. Contre toute attente, l’eau est douce et tiède. Je n’ai pas besoin de masque. Je respire dans l’eau comme dans de l’air. Je répète les mots de ma méditation : « SOLITUDE INTÉRIEURE ».

Je continue à descendre sans effort dans cette substance transparente, qui tient davantage de l’éther que de l’eau, et dans laquelle je flotte et je respire sans effort. C’est un espace totalement silencieux et totalement vide. Ce temps qui s’écoule maintenant est aussi différent du temps que cette eau l’est de l’eau. Je continue à répéter mon interrogation en forme de mantra : « SOLITUDE INTÉRIEURE ».
Une voix claire s’élève soudain dans le silence :
LA SOLITUDE INTERIEURE, C’EST DIEU.
Je pressens que ce Dieu est aussi différent de Dieu que ce temps du temps, que cette eau l’est de l’eau – Dieu, c’est aussi Déesse, ou Diesse…